Au crépuscule de l’année 1846, les tensions montent aux frontières de l’Ouest. Les États-Unis d’Amérique, indépendants depuis quelques décennies seulement, cherchent à s’étendre au détriment du Mexique. En effet, à cette époque, celui-ci possède la majeure partie de l’Ouest américain, et son territoire couvre la côte pacifique jusqu'aux colonies du Canada Britannique au Nord. Quelques années auparavant, en 1836, le Texas, alors territoire mexicain, se révolta et prit son indépendance pour ensuite se rattacher aux États-Unis en 1845. Des discussions s'ensuivirent pour le nouveau tracé de la frontière. Le Mexique désirait la fixer sur le fleuve du Rio Nueces au Nord, mais Washington ne cacha pas ses intentions de la fixer sur le Rio Grande bien plus au Sud. Ce désaccord alimenta encore plus les tensions et bientôt, la diplomatie ne suffirait plus pour régler ces différends.
Le 13 mai 1846, le président démocrate de l’époque, James Polk, déclara la guerre au Mexique, et ce malgré l’avis défavorable d’une partie du congrès. De nombreux généraux purent alors s’illustrer dans diverses campagnes militaires en Californie et au Nouveau-Mexique, mais l’un d’entre eux, Jonathan Wellster, se démarqua particulièrement.
Avec un bataillon de 5000 hommes, il s'enfonça en territoire mexicain et longea un affluent du Rio Grande, la San Luis River, vers l’Est jusqu'à rencontrer l’armée du général Ernesto Avilès vers les marais de Stillwater Creek.
Mais les forces sont déséquilibrées, et les 5000 hommes de Wellster font pâle figure face aux 20000 soldats mexicains d’Avilès. Néanmoins, le général américain ne se laisse pas impressionner et prépare ses troupes. Après avoir étudié le terrain, il place son artillerie sur les hauteurs qui surplombent les marais et se prépare au combat. Les Mexicains, confiants au vu de leur avantage numérique, espèrent charger avec leur cavalerie et anéantir l’armée ennemie.
Au matin, la cavalerie mexicaine charge l’armée du général Wellster située de l’autre côté du marais. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle se retrouva embourbée dans les marécages et à la merci de l’artillerie ennemie. Wellster ordonna de faire feu et la quasi-totalité de cette cavalerie qui faisait la fierté du Mexique fut anéantie. Sans sa cavalerie pour la protéger et faute d’artillerie, le reste de l’armée bat vite en retraite, et le général Avilès, honteux, mit fin à ses jours pour éviter la capture.
Ce jour du 8 juillet 1846 resta dans les mémoires, et ce succès lors de la bataille de Stillwater Creek permit aux troupes américaines de progresser à l’Est des territoires sauvages et de percer le front pour de bon. Quelques mois plus tard, la paix fut signée, et les États-Unis récupérèrent de nombreux territoires, dont ceux situés à l’Ouest de la Lannahechee River et au Nord de la San Luis.
Le Mexique leur céda également le port de Guarma et son fort de Cinco Torres situé sur la rive Est de la Lannahechee.
Le général Wellster fut accueilli en héros à Washington, et il fallait désormais trouver un nom à ce nouvel État. C’est tout naturellement que le président Polk proposa de lui donner le nom de celui qui l'avait conquis.
Peu intéressé par la politique, il refusa le poste de gouverneur et repartit dans son régiment. Il perdra la vie sept ans plus tard des suites d’une grave maladie, laissant derrière lui un sens de l’honneur et du patriotisme qui demeureront gravés dans la mémoire des Américains pour toujours.
Pendant ces années, l'État a vu ses frontières évoluer. Le gouverneur, Henry Clark décida de former trois comtés et d'établir une capitale économique. Le comté de New Hannover, riche en ressources naturelles, est en plein essor, tandis que le comté de West Elizabeth, peu développé, est en phase de construction. Quant au comté de New Austin, il reste hostile et sujet à des tensions politiques.
En juin 1865, Saint Denis est en pleine révolution avec l'essor des industries, du commerce et de l'extraction du charbon et du pétrole. Cependant, le Mexique commence à envier ces terres qu'il a perdues autrefois.
La guerre de sécession a laissé des séquelles, et East Wellster’s, l'un des rares États du Sud ayant rejoint le président pour lutter contre les Confédérés, a subi de lourdes pertes.
Le président mexicain Benito Juarez, prenant avantage de cette situation, ordonne une attaque sur le comté de New Austin.
Ainsi, l’East Wellster’s est née.
Dès la fin de l’année 1865, le président Mexicain Benito Juarez, envieux du territoire de New Austin et de ce qu’il pourrait lui apporter en exploitant les ressources naturelles telles que les terres agricoles, attaque le territoire. Il profite de la faiblesse engendrée par la guerre de Sécession pour envoyer des hommes armés.
Il nomme le général Alvaro pour guider son armée vers la région américaine. Les soldats restants débarquent le long des côtes abordables de New Austin par le sud. Dès lors s’établissent des avant postes à McFarlane Ranch, à Fort Mercer et à Benedict Point. Ils prendront petit à petit le contrôle du territoire en s’enfonçant et en bloquant l’accès par l’est.
Une fois le territoire conquis en 1866, le général Alvaro est nommé Intendant Mexicain de New Austin et prend le pouvoir.
La bataille pour tenter de conserver ce nouveau territoire dura neuf mois et treize jours, au cours desquels des milliers d’Américain ont été mobilisés par l’armée afin de tenter de défendre ce qui deviendra neuf mois et demi plus tard une province Mexicaine.
Un canal maritime a spécialement été créé dans la Sea of Coronado afin de relier les deux territoires pour transporter les ressources entre New Austin et le Mexique. Ils décident également de fermer la frontière entre West Elizabeth et New Austin. Une vraie période d’oppression commence alors pour tout américain vivant sur le territoire.
Toute idée naissante de fuir le pays pour ces citoyens, sera rapidement avortée par les exécutions hebdomadaires instaurées par l’occupant. Débutera alors une longue période de presque sept années durant laquelle les Mexicains et l’Intendant Alvaro soumettent la population au travail forcé.
En utilisant la propagande et le lavage de cerveau, ils réussiront sans aucun doute à convaincre les Austiniens qu'il leur sera désormais impossible de recevoir de l'aide ou de se révolter. Les fruits du travail ardu de ces habitants seront utilisés pour renforcer l'armée d'occupation et seront également exportés vers les terres du Mexique afin de remplir les étals des marchés frontaliers.
A la prise de New Austin, West Elizabeth sécurisa sa frontière directement afin de prévenir tout risque d’invasion. La région, particulièrement lente dans sa transition économique et également affaiblie par la guerre de Sécession, prend le pari d’attendre un renfort de l’armée américaine. Elle ne viendra jamais en aide à sa voisine tout comme New Hanover qui n’osera attaquer New Austin par peur de représailles et par manque d’effectifs.
C’est au début de l’année 1872 que l’armée américaine, à l’aide de l’armée française, commence à avancer vers New Austin. Ils tentent une incursion par la terre. Les deux armées arrivent par l’Est de l’Etat et commencent à attaquer les terres prises par les Mexicains.
Malgré l’aide de l’armée française, la défense des colonisés se révèle ardue. Ils ne sont guère un peu plus de 17 000 hommes mais possèdent un meilleur équipement que l’armée Mexicaine. Ils parviennent à s’emparer de Thieves Landing et à utiliser les voix ferrées avec des trains renforcés pour acheminer leurs armées et leurs armes à travers le territoire.
Peu à peu, ils arrivent à encercler le territoire et à restreindre les mouvements des ennemis. On peut attribuer la victoire à une alliance puissante avec l’armée française mais également au matériel dont ils disposaient, un matériel de guerre dernier cri qu’ils pouvaient déplacer au moyen de trains. Ils ont également réussi à rallier les factions locales opposées au régime soutenue par l’armée Mexicaine.
Ainsi, au moyen de soutiens financiers et de la fourniture d'armements et d'explosifs, ils parviennent à instiguer la terreur parmi les envahisseurs mexicains.
Les Américains arrivent donc à libérer partiellement l’East Wellster’s des griffes mexicaines. Dès lors, le territoire de New Austin est déclaré historiquement reconquis par les Américains mais de très fortes tensions y persistent.
Dans ces terres, la loi Américaine n’a aucune autorité. Un traité, comprenant un cessez-le-feu, a été signé entre le Gouverneur et le président Mexicain. Ce dernier promet ne plus envoyer l’armée Mexicaine pour tenter d’annexer New Austin, mais en échange, et pour rattraper les méfaits commis par les Américains pour avoir conquis ces terres autrefois mexicaines, New Austin devra accueillir de manière juste tout mexicains qui devront être traités de manière équitable comme n’importe quel citoyen Américain.
Par ailleurs, il accepte de démilitariser le territoire, à condition que l’Amérique n'y applique pas ses lois. Ainsi il s’octroie le droit de faire agir sa propre police et sa propre armée en cas de conflit et de parti pris avec un citoyen Mexicain.
New Austin demeurera depuis ce jour, une zone de non-droit dans laquelle les crimes et les délits resteront impunis. Souvent, la loi américaine tente de s’interposer, mais rares sont les fois où elle y parviendra.
Le traité est officiellement signé le 9 juin 1874. Le territoire n’est considéré ni Américain, ni Mexicain, mais faisant géographiquement partie de l’East Wellster’s. En juillet 1874, les troupes françaises et américaines quittent le Mexique, laissant le pays dans un état déplorable. New Austin est délaissé, et l'économie s'effondre, laissant place à l'insécurité et à l'anarchie.
Se pose aussi la question de Guarma. Ancienne colonie espagnole, cette région est un morceau de terre attachée au Mexique que les Français n'ont pas réussi à conquérir lors de leur invasion du Mexique en 1861, faute de matériel, d’adaptabilité au climat hostile et au terrain.
Autrefois habitée par des Cubains, l’île prospérait. Des traités commerciaux ont vite pris place entre la ville de Saint-Denis et l’île de Guarma. Le sucre et le rhum de Guarma étant les principaux produits des échanges.
En l’an 1802, une violente épidémie de variole touche la population. La maladie, amenée par des marins, se propage rapidement et décime les habitants de Guarma. Pour survivre, une seule solution s’offre à eux ; fuir l’île et les sols contaminés le plus rapidement possible.
Les cubains prirent leurs affaires et embarquèrent pour d’autres terres plus certaines. Ils laissèrent derrière eux les malades et les morts. L’île fût déserte jusqu’à ce que les premiers colons de ces terres, les espagnols, posent le pied dessus en 1813.
La reconquête de Guarma fût alors un sujet de discussion des plus animés, et les Mexicains ne tardèrent pas à s’y intéresser…
En 1814 commence donc une série de batailles et combats pour s’emparer de cette île afin de la repeupler et d’en exploiter les ressources. Au fur et à mesure que le temps passa, l’histoire fut marquée de trois batailles pour la possession de ces terres.
Les trois batailles ont opposé l'Espagne au Mexique. L’Espagne gagna la première bataille, ce qui lui permit de s’installer sur l’île abandonnée.
La colonisation ne dura pas longtemps. Dès l’année 1821, le Mexique s’attaque à Guarma, afin d’essayer de la reprendre aux mains des colons espagnols.
Après plusieurs années de batailles, le Mexique réussit enfin, en 1824, à s’emparer entièrement du territoire. Par la suite, l’île fût réouverte et repeuplée par les Mexicains.
Quelques années plus tard, une autre guerre éclate, cette fois directement sur l’île, opposant le régime au pouvoir et un groupe de dissidents Mexicains. Le régime souhaite ouvrir ses frontières aux Espagnols et étrangers, s’opposant au groupe révolutionnaire qui rejette toute immigration.
Après des années de révolution et de guerre, cette terre politiquement et économiquement instable porte encore les stigmates des batailles passées. Depuis 1879, elle est devenue un État indépendant contrôlé par les révolutionnaires mexicains.
Le lieu, jugé très dangereux, ainsi que sa côte sont sous contrôle maritime strict. L'accès y est, pour l’instant, interdit mais peut-être que les choses évolueront un jour dans le bon sens.
Dès le traité signé en 1874, la paix revint en East Wellster’s. Un nouveau gouverneur, Brian Harvey, est élu à la suite de cette guerre.
Successeur de Henry Clark, qui fût rejeté par son peuple, ceux-ci voyant la défaite de New Austin comme de son ressort, le peu d’action et la faible défense ainsi que le traité signé était considéré comme un aveu de faiblesse.
En 1887, après tant d’années de guerres et de tensions, New Austin demeure désertique et instable, offrant néanmoins des opportunités pour ceux qui osent s'y aventurer. New Hannover continue de prospérer, tandis que West Elizabeth connaît un développement plus lent et que l'Ambarino reste une terre hostile.
Nous sommes en avril 1888, et l'avenir de l'État d’East Wellster’s et de ses environs reste à écrire.